Développer son esprit critique, un acte philosophique dès le plus jeune âge : Charlie Renard – Compte-rendu de la visio-conférence du 12 juin 2020 – Partie 1

Charlie Renard & Myriam Mekouar ont partagé leurs pratiques au réseau Faire Philo lors d’une visioconférence ouverte au grand public, en interrogeant le développement de l’esprit critique et les méthodes d’interventions avec les enfants.

Dans cette première partie, découvrez l’intervention de Charlie Renard, nous exposant en quoi la philosophie est un outil privilégié pour développer son esprit critique, et en quoi cela concerne tout particulièrement la philosophie avec les enfants.

Voir la Partie 2 par Myriam Mekouar, autour de l’approche pédagogique derrière la philosophie avec les enfants, dans l’optique de développer leur esprit critique.

L’ensemble de la visio-conférence à revoir sur Youtube pour celles et ceux qui l’auraient ratée !

Charlie Renard

Professeur de philosophie en lycée depuis 13 ans, diplômée de l’université de Caen, Charlie s’intéresse depuis cinq ans à la pratique de la philosophie avec tous les publics en particulier les enfants. Elle a donc choisi de suivre le Diplôme Universitaire de formation aux ateliers de philosophie dirigée par Edwige Chirouter à l’Université de Nantes ainsi qu’un Master Littérature Jeunesse et propose aujourd’hui des ateliers à l’école primaire et dans les bibliothèques. Ces expériences hors du champ académique de l’enseignement de la philosophie lui ont permis de diversifier et enrichir sa pratique auprès des lycéens. Elle projette de faire une thèse sur la didactique du philosopher.

Qu’est-ce que l’esprit critique ?

Que ce soit pour se préparer à affronter un monde en changements et pour mieux faire face aux défis qui se posent, pour se prémunir contre les fanatismes, les manipulations, les radicalisations mais aussi pour permettre aux enfants de devenir des citoyens éclairés, l’importance de raisonner, discerner, exercer notre esprit critique est capitale. Pourtant la nécessité de développer ou d’enseigner l’esprit critique fait consensus. 

L’enjeu est d’autant plus fort aujourd’hui que les réseaux sociaux décuplent les informations qui circulent rapidement et où règne le sensationnel, l’émotionnel : on s’indigne, on s’émerveille, on partage parfois sans vérifier la fiabilité de la source de l’information de sorte qu’on peut parler parfois de véritable contagion sociale des fake news.

Par les nouvelles technologies se multiplient également les possibilités de faire entendre sa voix. Chacun est incité à se distinguer des autres, en développant une réflexion originale face aux nombreux messages qui nous parviennent. On pourrait presque parler aujourd’hui d’une injonction à commenter, réagir, partager et les enfants et adolescents le font de plus en plus tôt.

Faire preuve d’esprit critique, penser par soi-même est alors on ne peut plus important mais comment une pensée autonome se construit-elle et se cultive-t-elle, de l’enfance à l’âge adulte ?

L’esprit critique n’est ni inné ni spontané, Même si « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée », il est nécessaire de se doter d’une méthode pour examiner, évaluer la qualité épistémique de nos connaissances. Cela demande de l’effort et du temps. C’est donc un art qui s’apprend et qui fait d’ailleurs l’objet d’un enseignement explicite dès l’école primaire. Dans le secondaire également. C’est aussi une pratique qui s’insère dans un mouvement plus ample auquel les Nouvelles Pratiques Philosophiques participent toujours davantage avec les cafés philo ou les ateliers en milieu carcéral, pour ne citer que quelques exemples. 

L’hypothèse est que : les ateliers de philosophie sont un moyen privilégié de développer l’esprit critique et ce dès l’enfance.

Nous allons ensemble voir dans un premier temps ce qu’est l’esprit critique et son lien avec la philosophie, puis nous examinerons les préjugés sur la pratique de la philosophie avec les enfants, dans un troisième temps nous verrons pour quelles raisons les ateliers sont un moyen privilégié de l’esprit critique (des enfants) et enfin les limites, nuances à apporter à cette hypothèse.  

Lien entre esprit critique et philosophie 

L’esprit critique n’est pas : une pensée irraisonnée ou proto-pensée, un pré-jugé, guidé par les émotions, les intuitions, sans étayage de preuves certaines, une pensée confuse, imprécises, vague, incohérente, superficielle… Le mot “opinion” : doxa conviendrait mieux ici. Au sens strict, on ne peut pas penser sans critique (peser comparer, juger passer au tamis, séparer)

L’esprit critique est proche de la notion de libre pensée et de liberté d’examen, autonomie à la fois pensée comme libération des contraintes externes et internes (Cf. contraintes externes (autorité : Voltaire, fanatisme), contraintes internes (paresse lâcheté ; Kant, conformisme ; Nietzsche, Bachelard ; catharsis, réformer son esprit ; Francis Bacon/quatre idoles))

Il ne suffit pas d’être capable d’exercer son esprit critique pour le faire. Il faut aussi en avoir envie, être motivé à le faire.

De même, il ne suffit pas de supprimer ou du moins de réduire les autoritarismes pour que les hommes exercent tous leurs esprits critiques. Même en démocratie il est primordial de rester vigilant :

  • Premièrement parce que les hommes ont tendance à se soumettre aveuglément à l’autorité (Cf. expérience de Milgram) à se conformer ou ne pas faire l’effort d’examiner, à laisser décider à sa place. 
  • Deuxièmement parce que l’on est jamais certain que ces autoritarismes ne reviendront pas y compris sous d’autres formes.
  • Troisièmement parce qu’il y a certains maux récurrents, que son le relativisme mou et le complotisme.

Dans Vérité et véracité, Bernard Williams soutient que notre société se trouve parcourue par deux courants de pensée contradictoires et associés :

  • l’attachement à la véracité (souci de ne pas se laisser tromper par les discours officiels, par les apparences).
  • la défiance à l’égard de la vérité (existe-t-elle vraiment ? relative, subjective) pouvant aller vers un hyper scepticisme ou  un relativisme.

Ils sont en fait liés car un désir de vérité enclenche un processus critique généralisé. Ces deux courants contribuent à affaiblir le crédit des scientifiques et universaliser la suspicion à l’égard des discours officiels.  En outre, ils se retrouvent sur les bancs de l’école et dans les forums de discussion chez les jeunes. 

Le relativisme mou, “chacun sa vérité, chacun pense ce qu’il veut” est une mauvaise interprétation de la liberté d’expression, même de l’ouverture d’esprit, tolérance, qui dispenserait de pertinence et de cohérence les propos. Tout le monde se croit légitime pour parler de tout, tout se vaut puisque rien n’est vrai. Outre les problèmes logiques et moraux que posent le relativisme, il est aux antipodes de l’esprit critique car avoir de l’esprit critique c’est justement  considérer que la recherche de la vérité a un sens ! C’est chercher à départager ce qui est de l’ordre de l’opinion, de la croyance et ce qui est susceptible d’objectivité. C’est considérer que certaines positions sont plus fiables que d’autres. 

Le cas du complotisme est plus délicat car il se revendique comme esprit critique et tient à ce rapport délicat à l’autorité : on refuse l’autorité dogmatique de l’autre il y a une nécessité matérielle de faire confiance à des gens. Le complotisme « tord la réalité dans le sens de ses intérêts », désigne un groupe d’individus comme « porteurs d’un projet de domination ». Il « inverse la charge de la preuve », demandant qu’on prouve que ce qu’il avance est faux.

Le mode de pensée critique est aussi ancien que la philosophie grecque. Tout au long de l’histoire, des philosophes se sont emparés de cette ambition et ont posé les bases de la pensée méthodique : Francis Bacon avec sa théorie des 4 idoles, René Descartes dans son Discours de la méthode, David Hume scrutait en empiriste nos idées et nous invitait à nous méfier avant Nietzsche des idoles de la métaphysique , Emmanuel Kant les passait au crible de la critique…

Il semble que la philosophie se donne comme objectif de développer l’esprit critique : elle a le souci d’avoir les mots justes, d’expliciter les concepts, de savoir argumenter, et de reconnaître des présupposés et des arguments entre autres ceux fallacieux,. L’esprit critique se définit par un ensemble des capacités permettant d’évaluer la qualité épistémique des informations et de calibrer la confiance dans ces informations avant de prendre une décision, exigence réflexive à l’égard de ce qu’on dit, on entend ou lit. 

Ainsi la philosophie ressemble à ce qui pourrait développer l’autonomie et l’auto défense intellectuelle des enfants.

Le rapport entre la philosophie et les enfants

Platon considéraient que la philosophie suivait un long processus d’apprentissage d’autres sciences, la réservant à un âge avancé (autour de 50 ans, Nul n’entre ici s’il n’est géomètre),  Descartes, que l’enfance était le règne des préjugés.

L’enseignement de la philosophie lui-même est traditionnellement réservé aux élèves de terminale (récemment création d’une spécialité Humanités, Littérature et Philosophie, en première), il est bien souvent, vu comme “le couronnement des études”. On considèrerait donc toujours qu’il faut avoir une certaine maturité pour en faire. 

1er préjugé : Ce n’est pas pour eux 

Ce serait violenter l’innocence de l’enfant. Et si, par exemple, philosopher c’est apprendre à mourir (Montaigne), cela ne regarde donc pas les enfants, à qui on doit épargner ces considérations. Les enfants ne vivent pourtant pas dans le monde des bisounours. Ils savent bien que le monde est injuste et ils ne trouvent pas ça normal.  Faut-il attendre qu’ils s’y habituent et finissent par reproduire ces comportements injustes ?

La complexité du monde n’épargne personne ils y sont même confrontés de plus en plus tôt, contact avec des vidéos violentes, des propos extrêmes ou fake news, qui les dépassent mais dans lesquels la pression sociale leur demande de prendre parti, Que faisons-nous pour leur éviter ces pièges ? 

De plus, le thème de la mort, de la guerre ou de la violence par exemple sont souvent le plus plébiscités, au collège. Les enfants semblent avoir besoin d’en parler calmement et ce n’est pas morbide. (On va par exemple se demander si ce serait mieux d’être immortel, pourquoi …)

Variation de l’argument : cela déstabiliserait, mettrait en question l’autorité du maître ou des parents, ce serait une activité rebelle, subversive.

En général, ce sont surtout les adultes qui sont déstabilisés par les questions souvent profondes des enfants (récemment, un élève de 6ème reposait la question de Leibniz : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?) C’est quoi le rien ? Pourquoi j’existe, pourquoi mes parents m’ont fait ? Et si on vivait dans un monde virtuel ? (hypothèse du malin génie, cogito cartésien

C’est probable que cela force les parents à se poser eux-mêmes des questions. A plus expliquer, clarifier leurs propos, à être moins dogmatiques, plutôt que de répondre : “c’est comme ça et pas autrement”.

Mais si on veut que nos enfants ne soient pas dupes, ne soient pas manipulés, il faut accepter soi-même de ne pas les mettre en situation de se soumettre aveuglément et à examiner la validité de ce qu’ils entendent, y compris ce qu’on leurs dit.

2ème préjugé : Ils ne sont pas capables

L’argument des préjugés de l’enfance qui seraient plus important, semble pouvoir se retourner contre lui-même car il y a  sédimentation, et s’ils en ont plus, alors c’est justement eux qu’il faut outiller.

L’enfant est par nature un penseur qui a des théories (Cf. Bachelard, la science ne se construit pas sur rien, mais elle détruit successivement, fécondité de l’erreur (obstacles épistémologiques)).

Les croyances que nous pensons avoir sur ces connaissances servent de point de référence ou “d’ancrage” permettant d’évaluer l’objet de la pensée à l’aune de ce que nous savons ou croyons savoir. Il semble en effet inconcevable de penser exercer sa pensée critique dans le vide. Ou celles des autres (conflit socio-cognitif dans l’atelier) 

-En outre, il serait absurde de refuser la philosophie aux enfants sous prétexte qu’ils ne seraient pas encore capables de faire des dissertations, ou de lire Hegel. De même, qu’on ne va pas dire qu’un enfant qu’il n’est pas capable et ne doit pas faire des mathématiques sous prétexte qu’il ne sait pas encore faire des intégrales ou des fonctions affines. Il apprend à faire des additions, soustractions progressivement et par degrés il ira vers des concepts plus complexes. C’est la même chose pour la philosophie et l’esprit critique ! Il n’y a pas d’un côté ceux qui en ont, ou sont capables d’en faire et de l’autre ceux qui n’en ont pas, mais il y a des degrés, c’est même probablement un continuum.

3ème préjugé : les élèves ne peuvent pas lire les philosophes 

C’est oublier que la philosophie n’est pas un simple fait d’érudition qui consiste à citer des textes, faire référence aux auteurs reconnus, répéter l’enseignement traditionnel, Ce n’est pas un contenu qu’il faudrait simplement apprendre, reproduire et transmettre. Il s’agit, certes souvent par l’exemple, d’être capable ensuite de penser par soi-même. C’est en plus d’une culture philosophique (qui peut venir plus tard d’ailleurs) un ensemble de compétences. Il s’agit alors plutôt que d’apprendre la philosophie d’apprendre à philosopher (Kant).

La philosophie avec les enfants questionne la finalité de l’enseignement de la philosophie et en général. En même temps qu’elle véhicule une nouvelle conception de l’enfance (pas passif, innocent, naïf, incapable de penser mais comme penseur, et interlocuteur valable). 

Si on estime qu’il y a un lien fondamental entre philosophie et esprit critique et qu’il est fondamental que les enfants le développent très tôt alors la philosophie doit aussi commencer très tôt. Mais comment fait-on sur le terrain ? Est-ce que l’esprit critique s’enseigne ?

Le développement de l’esprit critique en terrain propice

En 2019, le journal Le Monde interroge le sociologue Gérald Bronne qui considère que l’esprit critique n’a jamais été enseigné à l’école en tant que tel. « Beaucoup de disciplines enseignent des fragments, en physique, en histoire, en philosophie, en économie, en sciences de la vie et de la terre : chaque cours participe en partie à mettre à distance nos intuitions, mais cela n’est jamais systématisé. Les enfants n’apprennent pas à comprendre leur compréhension, à connaître leur connaissance. Ils ne sont pas invités à se poser la question : comment savoir que ce qui est vrai est vrai ? »

Qu’est-ce que les ateliers philosophiques ont de spécifique qui pourrait répondre à ses besoins ? 

1- Ils développent les conditions, par la compréhension du langage et l’interprétation, qui ne sont pas propre à l’esprit critique en tant que tel mais sont des conditions de possibilité de son exercice

2- Ils ne sont pas un cours, la posture de l’animateur réinterroge l’autorité, en permettant à l’enfant d’expliquer ces arguments (d’où tu tiens cela ? Qu’est-ce qui fait que tu fais confiance à cela ? etc.). L’adulte ne détient pas la vérité, il participe de l’étonnement.

3- Ils permettent d’interférer avec une communauté de recherche (pensée publique et collective), (Cf. Montaigne qui dit préférer qu’on le contredise).  L’activité intersubjective du dialogue est un facteur déterminant qui permet de remettre en question ses pensées et de les confronter aux autres afin d’en éprouver la validité et qui de ce fait permet d’instaurer une pratique de la démocratie (conflit socio-cognitif)

4- Ils sont une pratique de l’oral, si les élèves s’efforcent à être rigoureux à l’écrit, l’oral est souvent le règne de l’opinion. Ils permettent de revaloriser la parole et de la responsabiliser.

5- Ils n’imposent pas la nécessité du consensus (démocratique dans la forme mais pas dans le fond, pas de vote à la fin pour décider), et offrent la possibilité de changer d’avis. Il ne s’agit pas de débats frontaux où le but est de gagner, “on a le droit de ne pas être d’accord” mais il faut essayer de le justifier.

6- Ils développent des habiletés de pensées, pour nommer, prendre conscience, verbaliser et signer corporellement   (entretien épistémique : pourquoi on pense cela, d’où on sait cela)

7- Ils abordent la métacognition (réfléchir sur l’acte de réfléchir), à la fin de chaque atelier avec des terminales,  un bilan est réalisé, même un atelier “raté” ne l’est pas grâce à cela.

8- Ils donnent une motivation à le faire, encore une fois il ne suffit pas d’être capable de pensée critique pour avoir et mettre en œuvre un esprit critique. Les ateliers par les interactions, l’émulation intellectuelle du groupe stimulent l’envie d’aiguiser, de muscler sa pensée. Tout seul je ne ressens ni le besoin la nécessité ou le désir d’argumenter.

9- Enfin pour l’enseignement de la philosophie en terminale, ils apportent une plus grande appétence à l’interaction, l’immédiateté (contrairement à l’inertie de l’écrit). Certains élèves ont des difficultés à l’écrit qu’ils n’ont pas à l’oral, cela développe le goût de la problématisation, les élèves ressentent mieux la nécessité de définir les termes pour s’entendre, pour déceler les quiproquos par un effort de clarté, pour être compris

Les limites : avoir de l’esprit critique à l’égard de cette pratique

Si on définit l’esprit critique par un ensemble de caractéristiques, quelle est la transférabilité de cette “compétence” dans d’autres activités, contextes, supports ? Doivent-elles toutes être présentes pour pouvoir affirmer qu’il y a pensée critique ? Il y aurait un intérêt à ce que ces compétences soient systématisées dans toutes les disciplines. 

Nous nous basons sur les travaux de Sylvain Delouvée, Virginie Gagneux, et Nicolas Gauvrit (Des têtes bien faites, défense de l’esprit critique, PUF). Comment savoir si les enfants ont acquis de l’esprit critique ? Comment mesurer l’esprit critique ?

Il existe différentes mesures et échelles :

  • échelle de Gelerstein, Correct critical thinking test, california critical thinking skills test
  • échelles avec des problèmes, ou dissertation (comment évaluer), Enis Weir, Critical Thinking essay test

La DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance) a demandé une échelle pour l’éducation nationale pour des élèves de collège, présentant un ensemble de dispositions (propension à utiliser le raisonnement analytique) et de compétences (à développer une pensée critique).

Par exemple, nous pouvons mesurer la valorisation de la vérité (je crois ce que j’ai envie de croire, n’arrive pas à rester impartial), l’ouverture aux opinions des autres (importance de comprendre les autres, biais qui m’anime), l’interprétation (fait ou opinion ? sous-entendus, présupposés d’un document…).

Est-ce que tous ces critères sont spécifiques à l’esprit critique ? Pendant longtemps il n’y avait pas de différence entre esprit critique et intelligence. Si on inclut la compréhension d’un énoncé dans l’esprit critique, on se rend compte que les élèves évoluent dans l’année.  On retrouve aussi le problème où l’observation modifie son objet d’étude (tests conséquents, complets, précis, pour les motiver à demeurer critiques). 

Conclusion

Le geste philosophique est enfantin plus qu’infantile. Il est étonnement des premières fois, regards neufs et non obéissance, comportements attendus par l’éducation, soumission à l’autorité. C’est à ce moment qu’il faudrait maintenir cette potentialité, cette jubilation immédiate à penser, à dialoguer, ce désir de sagesse, ce goût des « pourquoi » au lieu de le laisser se replier sur le dogmatisme inhérent à l’éducation ou le relativisme mou. « Toutes les grandes personnes ont été des enfants mais peu d’entre elles s’en souviennent », peu se souviennent des interrogations existentielles qu’elles nourrissaient face au monde, du sérieux avec lequel elles envisageaient leur existence. Prendre avec dérision ces questions d’enfants c’est les condamner à être guidés par des mécanismes qui entraveront un jour ou l’autre leur liberté lors de choix cruciaux, amour, amitié, travail, justice, bonheur ou pour des orientation de la vie collective sur la santé ou le climat. 

Découvrez la partie 2 de cette visioconférence avec l’intervention de Myriam Mekouar

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